Super-héros ou pas, c’est les vacances pour tout le monde, y compris pour les compteurs Geiger sur pattes. Voir d’autres paysages souillés, changer d’air pollué… Bref, partir, quoi.
Manque de bol, la crise frappe tout le monde. Depuis que BP et autres pollueurs du CAC 40 nettoient eux-mêmes leurs boulettes et comptent sur les bénévoles pour ramasser leurs galettes, les demandes de sauvetage in extremis ne viennent plus, le carnet de commande d’Hiroshiman est vide. Alors pour la croisière de rêve dans la mer blanche à bord d’un sous-marin nucléaire russe à l’abandon, il faudra attendre un peu.
Heureusement, les endroits de charme où les lubies écolos n’ont toujours pas pris racine (« naaan, on dit roots man, tu wois ») existent encore, et on en trouve toujours à une longueur de bandelette radiée de chez soi. Hiroshiman a, cet été, décidé d’aller traîner ses guêtres caoutchoutées dans les Landes. Les Landes… Ses forêts de pins enchantées par le gazouillis des frêles ortolans (la gauche locale menée par Henri Emmanuelli les adore, les ortolans, surtout bien cuits et luisants de graisse !), son foie gras, sa passion pour le rugby, un sport dont on essaie encore de nous faire croire qu’il est joué par des gentlemen…
Non en fait Hiroshiman s’en fout un peu de tout ça. Par contre, il meurt d’envie d’aller visiter la plage de la Salie, où quelques 60 000 m3 d’eaux usées du bassin d’Arcachon viennent quotidiennement se jeter dans l’Atlantique via un conduit de 800 mètres [1]. Quel pied d’aller piquer une tête au milieu des coliformes fécaux (terminologie scientifique pour parler de merde, d’étron ou de colombin), des résidus de lessives, de médicaments…
Et, bonus de l’été, la papeterie du coin a vu une de ses cuves de 5 000 m3 de « liqueur noire » (un mélange de soude caustique et d’on ne sait trop quoi) éclater au début du mois de juillet [2]. Les 3 500 m3 de produit qui se sont échappés ont été parqués dans un bassin de rétention. Le produit ayant été dilué, la papeterie se retrouve avec 55 000 m3 de solution qu’elle pourra rejeter dans l’océan [3], avec la bénédiction de la préfecture.
Mais avant d’aller goûter aux joies d’une petite baignade corrosive (c’est bon pour les peaux mortes, qu’il a dit), autant aller transpirer un peu en se mêlant au joyeux bordel des férias de Mont de Marsan. Quoi de mieux, pendant les fêtes de la Madeleine, que de coller sa langue sur le pavé montois suant la bière et la pisse par tous les pores ?
C’est là que Zélium a retrouvé son héros, en train de trinquer au jaja, avec ses potes Super Dupont et Super Sans-Plomb. Il ne savait même pas qu’il était dans le journal (depuis les numéros 1 de Zélium et de Z Minus, ndlr)…
Mais quitte à aller bronzer sur une plage pourrie, autant le faire en découvrant un torchon gôchiss’ plein de mauvaise foi et de mauvais esprit. Bonnes fin de vacances à ce juillettiste, qui peut-être aura pu goûter aux joies d’une petite pluie acide !
Piet
———————————————————————————————————–
[1] Confirmé par Sabine Jeandenand du Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon.
[2] Rapport de la réunion.
[3] Arrêté pris par les préfectures d’Aquitaine et de la Gironde le 9 juillet 2012.
–
—
–