Un journal, surtout un journal très légèrement engagé comme le notre, c’est un peu comme un message enroulé dans une bouteille lancée à la mer. On le fait, on le lance, on espère que quelqu’un le recueille, se l’approprie, s’informe, se marre, se réconforte avec. Et, rêvons un peu, qu’il en fasse quelque chose. Puis, parfois, on a des surprises.
Il y a une dizaine de jours, c’est Zélium qui reçoit un message. C’est la CGT Hôpitaux Sud-Manche qui demande la permission d’illustrer un tract avec des dessins parus dans le numéro 9, celui sur la santé qui est désormais épuisé. Celui qu’on avait fait avant le covid, quand le système sanitaire était encore en train de craquer, et où l’on disait comment.
On répond qu’on est flatté, mais que la propriété des dessins reste aux dessinateurs. Le camarade de la CGT nous dit lesquels ils voudraient et on transmet aux auteurs, Sergio, LB, Goubelle, Faro et Troud, qui acceptent, tous. On transmet les fichiers et on oublie. Jusqu’à hier.
Nouveau message des camarades. Des mercis, et en pièce jointe le tract de 4 pages illustré par les potes. Vachement bien fait, le tract. Il rappelle aux personnels et aux patients comment il est urgent d’arrêter la « cure » qui est en train d’achever notre système de santé. Les lits fermés, les urgences bloquées, les soins dégradés, les personnels crevés. Et in fine, les patients qui en crèvent, mais pour de vrai.
Les logiques libérales, les gestionnaires incompétents, le flux tendu, le just in time, méthode inventée au Japon pour optimiser les flux afin de réduire les stocks et les coûts dans l’industrie automobile qui a prouvé son potentiel destructeur sur les services publics en général et sur l’hôpital en particulier. La tarification à l’acte, méthode de financement inventée dans le seul but d’enrichir les géants de la santé privée avec plein d’effets retords sur la santés des gens et celle de l’hosto. Le gouvernement et sa majorité d’extrême droite qu’il faut, derrière leur bla-bla, empêcher de continuer la saignée…
Et à la fin du tract, carrément un gros merci pour les dessinateurs et Zélium.
Vous nous avez fendu le cœur trois fois, camarades.
Merci à vous, et surtout,
NE LÂCHEZ RIEN !
PS : Zélium 9 est épuisé au format papier, mais il est dispo pour un prix dérisoire au format numérique sur notre boutique en ligne.
PPS : le dernier numéro de Zélium est actuellement en kiosque et sera à jamais disponible sur commande en librairie et sur notre boutique, ne le ratez pas. La presse libre a autant besoin de vous que vous avez besoin de la liberté de la presse.